Poésie

 

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Les Bijoux
La très chère était nue, et, connaissant mon coeur,
Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d'aise
A mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s'était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !
--Et la lampe s'étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !

Charles BAUDELAIRE
Jeudi 14 février 4 14 /02 /Fév 16:30
- Publié dans : Poésie
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Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant. 

Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret; 

Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde. 
C'est là son charme et son secret. 

Cette voix, qui perle et qui filtre 
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre. 

Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a plus besoin de mots.

Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde, 

Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux ! 
............

Baudelaire
Vendredi 14 décembre 5 14 /12 /Déc 22:08
- Publié dans : Poésie
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8 Juillet 12:21:07
Ma Juliette ,
En t'attendant je relisais Beaudelaire.Je t'offre celui la qui nous va comme un gant

 

 LA CHEVELURE

 

O toison, moutonnant jusque sur l'encolure!

O boucles! O parfum chargé de nonchaloir!

Extase! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure

Des souvenirs dormant dans cette chevelure, 

Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir!

 La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,

Tout un monde lointain, absent, presque défunt,

Vit dans les profondeurs, forêt aromatique!

Comme d'autres esprits voguent sur la musique,

Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.

 
J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,

Se pâment longuement sous l'ardeur des climats;

Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève!

Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve

De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:

Un port retentissant où mon âme peut boire

A grands flots le parfum, le son et la couleur;

Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,

Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire

D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

 
Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse

Dans ce noir océan où l'autre est enfermé;

Et mon esprit subtil que le roulis caresse

Saura vous retrouver, ô féconde paresse!

Infinis bercements du loisir embaumé!

 

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,

Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond;

Sur les bords duvetés de vos mèches tordues

Je m'enivre ardemment des senteurs confondues

De l'huile de coco, du musc et du goudron.

 

Longtemps! toujours! ma main dans ta crinière lourde

Sèmera le rubis, la perle et le saphir,

Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde!

N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde

                                                      Où je hume à longs traits le vin du souvenir?




9 juillet  23:35:03
Je t'aime de penser à moi en lisant des textes aussi beaux
Je ne connaissais pas ce poème . Il est merveilleux ! Il dégage une sensualité odorante , c'est surprenant.
Il me donne des envies de voyage.

Partir loin avec pour tout bagage notre envie d’être ensemble et de nous amuser

Se lever le matin collés l’un contre l’autre sans regarder nos montres, paresser tendrement

Se murmurer des mots doux et sucrés 

Se lécher le visage paupières bien ouvertes pour voir dans nos prunelles la lueur du plaisir 

Gestes lents caresses éternelles

Tu m’emmèneras sous un grand baobab dont les branches géantes inscriront dans le ciel 
nos ébats
délirants notre envie animale

Nous irons nous baigner dans une mer immense, caresses aquatiques, baisers sur  peaux salées

Allongés sur le sable ma langue sur ton corps  pour que tes écorchures cicatrisent  à jamais 

Atmosphère légère, pays  irréel à nous deux destiné,

Sentiments puissants mélangés de désir , de force et de gaieté,

Vagabondages donnant libre cours à nos délires , à nos rires

Goûter des plats épicés , boire des boissons alcoolisées

Danser le soir emmêlés l’un à l’autre

Refaire l’amour encore et encore dans ce parfum d’été

Savourer à satiété nos sources ruisselantes

et atteindre l’extase, sous un ciel étoilé .

 

 

Mercredi 28 novembre 3 28 /11 /Nov 18:50
- Publié dans : Poésie
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