Poésie

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 Te rencontrer ... sans te réduire. Te désirer... sans te posséder. T'aimer sans... t'envahir.  Te garder... sans te dévorer. T'accompagner... sans te guider. Et être ainsi moi-même... au plus secret de toi. T'aimer sans... te soumettre. T'apprivoiser... sans t'enfermer. T' accueillir... sans te retenir. Te demander... sans t'obliger. Te donner... sans me vider. T'être fidèle... sans me tromper. Te sourire et m'attendrir. Te découvrir et m'étonner.

M' émerveiller, m'abandonner à la fluidité de l'élan

 

Jacques Salomé

 

Photo -Tigri -

Mardi 13 décembre 2 13 /12 /Déc 20:17
- Publié dans : Poésie
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pt'it

Mannequin idéal, tête-de-turc du leurre,
Eternel Féminin ! … repasse tes fichus ;
Et viens sur mes genoux, quand je marquerai l’heure,
Me montrer comme on fait chez vous, anges déchus.

Sois pire, et fais pour nous la joie à la malheure,
Piaffe d’un pied léger dans les sentiers ardus.
Damne-toi, pure idole ! et ris ! et chante ! et pleure,
Amante ! Et meurs d’amour !… à nos moments perdus.

Fille de marbre ! en rut ! sois folâtre !… et pensive.
Maîtresse, chair de moi ! fais-toi vierge et lascive…
Féroce, sainte, et bête, en me cherchant un coeur…

Sois femelle de l’homme, et sers de Muse, ô femme,
Quand le poète brame en Ame, en Lame, en Flamme !
Puis – quand il ronflera – viens baiser ton vainqueur !

 

Tristan Corbière

Mardi 18 octobre 2 18 /10 /Oct 20:19
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titouan-lamazou-chavely-femmes-du-monde-042-cc-0627-33-rUn jour nous ferons un voyage

Nous glisserons entre les mailles

Et nous prendrons un filet d’air

Pour un joyeux vagabondage…

 

Titouan 

Mon enfant, ma sœur,

Songe à la douceur

D'aller là-bas vivre ensemble !

Aimer à loisir,

Aimer et mourir

Au pays qui te ressemble !

Les soleils mouillés

De ces ciels brouillés

Pour mon esprit ont les charmes

Si mystérieux

De tes traîtres yeux,

Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,titouan 1

Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,

Polis par les ans,

Décoreraient notre chambre ;

Les plus rares fleurs

Mêlant leurs odeurs

Aux vagues senteurs de l'ambre,

Les riches plafonds,

Les miroirs profonds,

La splendeur orientale,

Tout y parlerait

À l'âme en secretTitouan jeune-femme-africaine H122834 L

Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux

Dormir ces vaisseaux

Dont l'humeur est vagabonde ;

C'est pour assouvir

Ton moindre désir

Qu'ils viennent du bout du monde.

- Les soleils couchants

Revêtent les champs,

Les canaux, la ville entière,

D'hyacinthe et d'or ;

Le monde s'endort

Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté

 

L'invitation au voyage - Charles Baudelaire -                    Peintures - Titouan Lamazou -

Mercredi 3 novembre 3 03 /11 /Nov 14:46
- Publié dans : Poésie - Communauté : Arts érotiques
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Se voir le plus possible et s'aimer seulement,

Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,

Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge,

Vivre à deux et donner son cœur à tout moment ;

Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge,

Faire de son amour un jour au lieu d'un songe,

Et dans cette clarté respirer librement -

Ainsi respirait Laure et chantait son amant.

Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême,

C'est vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci,

C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.

Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,

Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :

Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.

Alfred de Musset

Jeudi 8 octobre 4 08 /10 /Oct 07:54
- Publié dans : Poésie - Communauté : Histoire érotique
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Aimons, foutons, ce sont des plaisirs

Qu’il ne faut pas que l’on sépare;

La jouissance et les désirs

Sont ce que l’âme a de plus rare.

D’un vit, d’un con et de deux cœurs

Naît un accord plein de douceurs

Que les dévots blâment sans cause.

Amaryllis, pensez-y bien :

Aimer sans foutre est peu de chose,

Foutre sans aimer, ce n’est rien.


Jean de La Fontaine

Lundi 21 septembre 1 21 /09 /Sep 14:12
- Publié dans : Poésie - Communauté : Histoire érotique
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 ...Lait suprême, divin phosphore
Sentant bon la fleur d'amandier
Où vient l'âpre soif mendier
La soif de toi qui me dévore...


Paul Verlaine
Photo - Rina H -

Samedi 12 septembre 6 12 /09 /Sep 16:17
- Publié dans : Poésie - Communauté : Histoire érotique
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Si tu viens, je prendrai tes lèvres dès la porte,

Nous irons sans parler dans l'ombre et les coussins,

Je t'y ferai tomber, longue comme une morte,

Et, passionnément, je chercherai tes seins.

A travers ton bouquet de corsage, ma bouche

Prendra leur pointe nue et rose entre deux fleurs,

Et t'écoutant gémir du baiser qui les touche,

Je te désirerai, jusqu'aux pleurs, jusqu'aux pleurs !

- Or, les lèvres au sein, je veux que ma main droite

Fasse vibrer ton corps - instrument sans défaut -

Que tout l'art de l'Amour inspiré de Sapho

Exalte cette chair sensible intime et moite.

Mais quand le difficile et terrible plaisir

Te cambrera, livrée, éperdument ouverte,

Puissé-je retenir l'élan fou du désir

Qui crispera mes doigts contre ton col inerte !

Lucie Delarue Mardrus
Photo - Olya Volodina -

Dimanche 6 septembre 7 06 /09 /Sep 20:52
- Publié dans : Poésie
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Ce sont des chambres d'humus, de mousse intime dans le clair-obscur du sous-bois sans témoin ni voyeur, avec ses enracinements, ses explorations, ses recueillements idolâtres.

Ou alors, suspendues dans les arbres, des cabanes traversées de ciel. La parade, la quête intrépide et les dons dilapidés. Ni ruines ni cendres, rien que le phénix des saisons, le vent et sa ferveur.

Ou encore, loin des lisières incertaines, ces clairières pour les étapes furtives entre deux vélos échoués à même les fougères. S'accoster, s'enclaver dans l'urgence. La fougue ignore le terreau humide, défie fourmis ou araignées, se grise de parfums de champignons écrasés, d'écorces résineuses.
Chambres forestières, champ clos toujours vert : la hampe dressée des jeunes jacinthes et cette violette découverte avec précaution en écartant les lèvres d'herbes. L'embranchement des arbres, l'écartèlement de ton corps.
Au couvert des épilobes, conspiration du plaisir ; étourdissement ; bouches endolories, pulpes des doigts éraillés.

Nos yeux accompagnent les fils de la vierge balancés, loin, au-delà du tamis des feuilles, dans un jet de lumière bruissante.

 

Colette Nys Mazure

Photo Paul Bolk

 

Jeudi 27 novembre 4 27 /11 /Nov 17:45
- Publié dans : Poésie
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C'est une femme de soie sauvage. Poreuse sous les mains savamment tendres. Une femme de collines et de combes, de feuillages, de mousses. Une ligne sinueuse en volutes et volupté. Sucs et salives, écartèlement vertigineux. Elle, disloquée, réunie. Une femme très loin, à héler, harponner. Très proche à pétrir, goûter, savourer. Une femme d'espace amoureux saturé de miel et d'ombres intimes, de fière approchée, de tressaillement secret. Rauque et luisante dans la rumeur du plaisir imminent. Tambour de la jubilation.

Colette Nys Mazure

Mercredi 5 novembre 3 05 /11 /Nov 13:36
- Publié dans : Poésie
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A la pâle clarté des lampes languissantes,
Sur de profonds coussins tout imprégnés d'odeur
Hippolyte rêvait aux caresses puissantes
Qui levaient le rideau de sa jeune candeur.

Elle cherchait, d'un oeil troublé par la tempête,
De sa naïveté le ciel déjà lointain,
Ainsi qu'un voyageur qui retourne la tête
Vers les horizons bleus dépassés le matin.

De ses yeux amortis les paresseuses larmes,
L'air brisé, la stupeur, la morne volupté,
Ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes,
Tout servait, tout parait sa fragile beauté.

Etendue à ses pieds, calme et pleine de joie,
Delphine la couvait avec des yeux ardents,
Comme un animal fort qui surveille une proie,
Après l'avoir d'abord marquée avec les dents.

Beauté forte à genoux devant la beauté frêle,
Superbe, elle humait voluptueusement
Le vin de son triomphe, et s'allongeait vers elle,
Comme pour recueillir un doux remerciement.

Elle cherchait dans l'oeil de sa pâle victime
Le cantique muet que chante le plaisir,
Et cette gratitude infinie et sublime
Qui sort de la paupière ainsi qu'un long soupir.

- " Hippolyte, cher coeur, que dis-tu de ces choses ?
Comprends-tu maintenant qu'il ne faut pas offrir
L'holocauste sacré de tes premières roses
Aux souffles violents qui pourraient les flétrir ?

Mes baisers sont légers comme ces éphémères
Qui caressent le soir les grands lacs transparents,
Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières
Comme des chariots ou des socs déchirants ;

Ils passeront sur toi comme un lourd attelage
De chevaux et de boeufs aux sabots sans pitié...
Hippolyte, ô ma soeur ! tourne donc ton visage,
Toi, mon âme et mon coeur, mon tout et ma moitié,

Tourne vers moi tes yeux pleins d'azur et d'étoiles !
Pour un de ces regards charmants, baume divin,
Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles,
Et je t'endormirai dans un rêve sans fin ! "

Mais Hippolyte alors, levant sa jeune tête :
- " Je ne suis point ingrate et ne me repens pas,
Ma Delphine, je souffre et je suis inquiète,
Comme après un nocturne et terrible repas.

Je sens fondre sur moi de lourdes épouvantes
Et de noirs bataillons de fantômes épars,
Qui veulent me conduire en des routes mouvantes
Qu'un horizon sanglant ferme de toutes parts.

Avons-nous donc commis une action étrange ?
Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi :
Je frissonne de peur quand tu me dis : " Mon ange ! "
Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.

Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée !
Toi que j'aime à jamais, ma soeur d'élection,
Quand même tu serais une embûche dressée
Et le commencement de ma perdition ! "

Delphine secouant sa crinière tragique,
Et comme trépignant sur le trépied de fer,
L'oeil fatal, répondit d'une voix despotique :
- " Qui donc devant l'amour ose parler d'enfer ?

Maudit soit à jamais le rêveur inutile
Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
S'éprenant d'un problème insoluble et stérile,
Aux choses de l'amour mêler l'honnêteté !

Celui qui veut unir dans un accord mystique
L'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
Ne chauffera jamais son corps paralytique
A ce rouge soleil que l'on nomme l'amour !

Va, si tu veux, chercher un fiancé stupide ;
Cours offrir un coeur vierge à ses cruels baisers ;
Et, pleine de remords et d'horreur, et livide,
Tu me rapporteras tes seins stigmatisés...

On ne peut ici-bas contenter qu'un seul maître ! "
Mais l'enfant, épanchant une immense douleur,
Cria soudain : - " Je sens s'élargir dans mon être
Un abîme béant ; cet abîme est mon cœur !

Brûlant comme un volcan, profond comme le vide !
Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
Et ne rafraîchira la soif de l'Euménide
Qui, la torche à la main, le brûle jusqu'au sang.

Que nos rideaux fermés nous séparent du monde,
Et que la lassitude amène le repos !
Je veux m'anéantir dans ta gorge profonde,
Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux ! "

- Descendez, descendez, lamentables victimes,
Descendez le chemin de l'enfer éternel !
Plongez au plus profond du gouffre, où tous les crimes,
Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel,

Bouillonnent pêle-mêle avec un bruit d'orage.
Ombres folles, courez au but de vos désirs ;
Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.

Jamais un rayon frais n'éclaira vos cavernes ;
Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
Filtrent en s'enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux.

L'âpre stérilité de votre jouissance
Altère votre soif et roidit votre peau,
Et le vent furibond de la concupiscence
Fait claquer votre chair ainsi qu'un vieux drapeau.

Loin des peuples vivants, errantes, condamnées,
A travers les déserts courez comme les loups ;
Faites votre destin, âmes désordonnées,
Et fuyez l'infini que vous portez en vous !

Charles Baudelaire
Photo - P. Horst -

Lundi 13 octobre 1 13 /10 /Oct 11:46
- Publié dans : Poésie
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Le clitoris en fleur, que jalousent les roses,
Aspire sous la robe, à l'invincible amant ;
Silence, vent du soir ! Taisez-vous, cœurs moroses !
Un souffle a palpité sous le blanc vêtement
.





Béatrix, Héloïse , Eve, Clorinde , Elvire ,
Héroïnes d'amour, prêtresses de l'art pur,
Chercheuses d'infini, cachez-vous de l'azur !




D'astre en astre montez, aux accents de la lyre
Loin des soupirs humains ; plus haut, plus haut encore,
Volez, planez, rêvez parmi les sphères d'or !




Le printemps fait jaillir les effets hors des causes ;
La lune irrite, ô mer ! ton éternel tourment,
Et le désir en flamme ouvre amoureusement
Le clitoris en fleur qui jalouse les roses.


Henri Cantel
Photos - Thomas Ruff 

Dimanche 14 septembre 7 14 /09 /Sep 07:29
- Publié dans : Poésie - Communauté : Les Archanges de Sade
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Elle était à genoux et montrait son derrière

Dans le receuillement profond de la prière.




Pour le mieux contempler j'approchai de son banc:

Sous la jupe levée il me sembla si blanc

Que dans le temple vide où nulle ombre importune

N'apparaissait au loin par le bleu clair de lune,

Sans troubler sa ferveur je me fis son amant.

Elle priait toujours. Je perçus vaguement

Qu'elle bénissait Dieu dans le doux crépuscule.

Et je n'ai pas trouvé cela si ridicule.


Germain Nouveau

 

Samedi 30 août 6 30 /08 /Août 06:08
- Publié dans : Poésie - Communauté : Charme
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LES NYMPHES


Oui, des lèvres aussi, des lèvres savoureuses
Mais d'une chair plus tendre et plus fragile encore
Des rêves de chair rose à l'ombre des poils d'or
Qui palpitent légers sous les mains amoureuses.

Des fleurs aussi, des fleurs molles, des fleurs de nuit,
Pétales délicats alourdis de rosée
Qui fléchissent, pliés sur la fleur épuisée,
Et pleurent le désir, goutte à goutte, sans bruit.

Ô lèvres, versez-moi les divines salives
La volupté du sang, la chaleur des gencives
Et les frémissements enflammés du baiser

Ô fleurs troublantes, fleurs mystiques, fleurs divines,
Balancez vers mon coeur sans jamais l'apaiser,
L'encens mystérieux des senteurs féminines.

 Pierre Louÿs
Photo - Ludovic Goubet

Samedi 23 août 6 23 /08 /Août 07:16
- Publié dans : Poésie
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..../...nos deux cœurs seront de vastes flambeaux qui réfléchiront leurs doubles lumières dans nos deux esprits , ces miroirs jumeaux.../...

Baudelaire

Mardi 27 mai 2 27 /05 /Mai 08:16
- Publié dans : Poésie - Communauté : Charme
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baiser2.jpg

Renverse-toi que je prenne ta bouche,
Calice ouvert, rouge possession,
Et que ma langue où vit ma passion
Entre tes dents s'insinue et te touche :
C'est une humide et molle profondeur,
Douce à mourir, où je me perds et glisse ;
C'est un abîme intime, clos et lisse,
Où mon désir s'enfonce jusqu'au coeur...
-Ah ! puisse aussi t'atteindre au plus sensible,
Dans son ampleur et son savant détail,
Ce lent baiser, seule étreinte possible,
Fait de silence et de tiède corail ;
Puissé-je voir enfin tomber ta tête
Vaincue, à bout de sensualité,
Et détournant mes lèvres, te quitter,
Laissant au moins ta bouche satisfaite !...

Baiser - Lucie Delarue-Mardrus

Lundi 24 mars 1 24 /03 /Mars 03:01
- Publié dans : Poésie - Communauté : Il était une fois... de sexe
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