Ce sont des chambres d'humus, de mousse intime dans le clair-obscur du sous-bois sans témoin ni voyeur, avec ses enracinements, ses explorations, ses recueillements idolâtres.

Ou alors, suspendues dans les arbres, des cabanes traversées de ciel. La parade, la quête intrépide et les dons dilapidés. Ni ruines ni cendres, rien que le phénix des saisons, le vent et sa ferveur.

Ou encore, loin des lisières incertaines, ces clairières pour les étapes furtives entre deux vélos échoués à même les fougères. S'accoster, s'enclaver dans l'urgence. La fougue ignore le terreau humide, défie fourmis ou araignées, se grise de parfums de champignons écrasés, d'écorces résineuses.
Chambres forestières, champ clos toujours vert : la hampe dressée des jeunes jacinthes et cette violette découverte avec précaution en écartant les lèvres d'herbes. L'embranchement des arbres, l'écartèlement de ton corps.
Au couvert des épilobes, conspiration du plaisir ; étourdissement ; bouches endolories, pulpes des doigts éraillés.

Nos yeux accompagnent les fils de la vierge balancés, loin, au-delà du tamis des feuilles, dans un jet de lumière bruissante.

 

Colette Nys Mazure

Photo Paul Bolk

 

Jeudi 27 novembre 4 27 /11 /Nov 17:45
- Publié dans : Poésie
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