Pour combler mon attente

Occupée, happée par tout ce qu’il y a à faire. Courir. Dernière ligne droite d’une saison qui n’en finit pas.

Et dans ce tourbillon arrivent des images. Une femme, nue, parée du souffle qui l’anime.Eprise de légèreté. Porteuse de féconds désirs. N'ayant de vouloir que pour sentir et engloutir. Joueuse attendrie qui cède sous la dent, s’abandonne à nos yeux et notre sensuel ouvrage….

 Et,

Nous lirons notre âme dans l'armure défaite…

Lécher, aveugle

Explorer minutieusement les replis du délice

Mordre l’ourlet

Goûter, muet

Aller jusqu’au bord du calice, se pourlécher

Tendre et vorace, se gaver

Savourer les bouquets corsés…

S’échapper des bruits du monde

S’enfouir dans une nuit flottante

Se fondre dans le vaste silence

Couler au cœur de nos respirations

Ressentir nos pulsations intimes

et, murmurer jusqu’aux frissons…


Photo - Andreï Kezzyn -

D’abord l’urgence, l’appétit vorace

Puis... La fantaisie



Ah !
La fantaisie...

Photo - Manuel Vason -

Eclairés par la flamme comme des contrebandiers,
Nous convoquerons tout ce qui peut nous plaire.
Tantôt dans l’essence de la beauté, tantôt dans la dépravation.



Ballet que nous réglerons sans y penser. Chorégraphie des sens.
Corps qui ondoient et tournent sur la piste étoilée.
Je compte les heures...

Je recouvre ses yeux d’un fin  tissu de soie. Je glisse sur son corps offrant tour à tour à ses lèvres ma langue, mes seins, ma vulve, mon souffle. C’est l’heure veloutée des murmures échangés. Je veux qu’il voie dans le noir le plaisir qui déchire, le bonheur qui me prend. Qu’il sente dans l’obscur que c’est mon cœur qui perle. Et, trouvant l’élixir si doux et si troublant, j'aimerais qu’il s’y coule et qu’il s’y engloutisse...

Peignoir de soie, dentelles, parfum sur mon sexe et mes seins. Je me prépare comme pour un vrai rendez-vous. J’en souris du reste. Bougies, senteurs orientales. J’ai besoin de ces gestes, pour lui, pour moi. Pour être pareillement l’un à l’autre que si nous étions ensemble. Je veux profiter de l’instant, l'étreindre en dépit des cloisons de verre. Il y aura les corps, mais aussi les regards, les mots, les attitudes. Calmer la faim, oui, mais aussi s’émouvoir, vouloir se découvrir, s’apprendre encore, même dans le flou, l’exigüité de la fenêtre ouverte. Puis... le quitter, en désirant très fort la chaleur de ses bras.