Pour combler mon attente

Assise à la terrasse d'un café. Ma robe est aussi légère que l'instant.  Il est de ces tissus mélodieux, de ces froissements délicats à peine perceptibles que le geste fait naître...
Au cœur, le besoin de ressentir et de provoquer en retour.  Au corps, l'envie de nous.
Mes lèvres s'entrouvrent, j'ai la pépie !

Me nicher sur ton nez
M'offrir aux commissures
Vulve happée, flattée
Humée, mordillée
Succions paradisiaques
Lampées friandes

Envie !

Envie de sentir tes lèvres qui me pressent, tes doigts qui me fouillent, ta queue qui m'emplit
Envie de l'ourlet de ton sexe érigé caressant mon palais
Envie d'inclinaison, de pénétrations profondes, de gémissements
Envie de moiteur odorante et salée
Envie, envie encore et toujours
Envie de toi , envie de nous

Lorsqu'au moment de ma toilette mes pensées vont vers toi

Mes doigts se glissent et se faufilent au plus profond de moi

Ils s'amusent canailles vers mes sillons humides

Ils trifouillent, ils s'agitent

Libérant mes liqueurs hors des chemins cachés

Peintures

 Toulouse Lautrec - Hervé Lewandowski - Edgar Degas

Il faut que sans attendre


Tu viennes me humer, me sucer, me boire et me bouffer

Il faut que sans attendre tu viennes festoyer !

« Vous voulez savoir ce qui se passe réellement ? C'est la même que 1929 ! Crise ! Récession ! Plus d'argent ! N'espérez plus de prêts » J'écoute ce type depuis une heure. Il marche de long en large sur la scène. C'est son moment de gloire.
Nous sommes dimanche, il fait presque assez beau pour que les cigales chantent, je viens de faire 100 kms et me voilà face à ce prêchi prêcheur qui n'a rien à nous dire d'autre que nous ne savons déjà. Je m'ennuie. Lorsqu'il commence à nous exposer comment bien présenter et bien suivre nos budgets, j'hésite entre rire et hurlement.
L'amphithéâtre est sombre, les sièges confortables, je m'enfonce et ferme les yeux. Je pense à toi à cet instant. Pensées gourmandes.
Quelques vers me reviennent. « ...Conquérant de ma chair ouverte, écartelée, sous tes mains tendres et puissantes ... Sur mes hanches fendues... » .
Je t'imagine tout à côté de moi. Ma main glissant sous ton étoffe. « ...Tu viens prendre innocente du bout des doigts le pouls de l'ombre... »
« ...Tu es en moi, arbre lisse et dur, palpitant. Doux. Arbre gonflé de sève... » Mes cuisses s'ouvrent, je me détends enfin.

Photo - Paul Bolk -

Caméras branchées
Oublier l'écran, oublier l'espace

Se susurrer nos douces folies
Imaginer nos peaux qui se frôlent et nos mains enlacées
Se frotter à nos ombres
S'exhiber

Se baiser du bout des yeux, se baiser du bout des doigts

Trop longtemps sans se toucher...

J'attends l'instant divin où mon cul s'offrira à ta langue violeuse
L'instant où nous mêlerons les odeurs âcres et douces de nos corps dilatés
L'instant de la libération animale, dents dans chairs, souffles rauques aux oreilles
Cet instant hors du temps ,fulgurant ,chimérique cet instant attendu où je pourrai t'aimer...